Quels objectifs ?

Pourquoi ce projet ?

Parmi les cosmétiques, il en existe un qui est indispensable pour assurer une hygiène quotidienne : le savon. C’est un objet de première nécessité que nous utilisons tous quotidiennement et qui nous assure une barrière importante contre de nombreuses infections.

Pourtant, bien que sa fabrication soit relativement simple et accessible, il n’existe pas suffisamment de matières premières produites localement pour en assurer sa fabrication.

C’est en partant du constat que nous ne produisions pratiquement pas d’huile sur notre département que nous avons décidé d’impulser ce projet. Parvenir, à terme, à fabriquer des savons 100% Haut-Alpin pour limiter notre dépendance aux importations, relocaliser une activité économique permettant de diversifié les revenus des agriculteurs et limiter notre impact écologique dans notre consommation quotidienne est l’ambition donnée à ce projet.

Phase 1 : diagnostic du territoire

Jusqu’au mois de juin 2021, nous établiront un diagnostic précis du territoire. Nous irons répertorier ses ressources, ses potentiels, ce qui a déjà été mis en oeuvre par le passé, ce qui a réussi, ce qui a échoué, ce qui peut s’envisager, ce qui peut freiner…

Les résultats de ces recherches seront publiés au fur et à mesure de l’avancée du projet sur cette plateforme. Ce faisant, nous pourrons établir établir un plan d’action plus précis : quels produits peuvent être valorisés? quelles cultures envisager ? quelles variétés ? quelles méthodes ?

Nous partirons aussi à la rencontre de celles et ceux qui ont déjà une expérience de ces cultures. Peut-être existe-t-il, ailleurs, une expérience similaire? quelles pratiques culturales permettent d’allier à la fois production d’oléagineux et aggradation des sols et maintien de la biodiversité?

Enfin, le département des Hautes-Alpes est particulièrement impacté par le changement climatique. Nous nous plongerons donc dans les dernières recherches sur l’évolution du climat dans les Hautes-Alpes : quels pourraient-être ses impacts sur le territoire? quelle stratégie devons-nous mettre en oeuvre pour assurer une production pérenne?

Phase 2 : expérimentations

Pour produire des cosmétiques, les fabricants ont besoin de s’approvisionner en corps gras (huiles, beurres, graisses…). Développer un approvisionnement local peut s’envisager à travers deux axes :

  • Valoriser les co-produits existants : notre territoire produit de nombreux fruits à pépins et noyaux qui peuvent être valorisés sous forme d’huile, très recherchées dans le milieu cosmétique dans la fabrication d’huiles hydratantes, crèmes, baumes…
    D’autre part, notre territoire s’est spécialisé dans la filière animale dont un des co-produits, les graisses animales, sont toujours utilisées dans la fabrication de savons.
  • Produire des plantes oléagineuses : la culture de plantes oléagineuses est très peu présente dans les Hautes-Alpes. Rares sont ceux qui s’y autorisent. Pourtant, elles peuvent avoir une place importante, à la fois dans les modes de culture (plante associée, inter-rangs, inter-cultures, engrais verts, haies fourragères, haies de biodiversité…) et la valorisation de leurs graines peut assurer un revenu complémentaire aux producteurs.

Nous prévoyons de lancer un certain nombre d’expérimentations en 2022. Accompagné de formations, de visites de ferme, d’échanges avec des producteurs et transformateurs d’autres territoires, l’idée est de permettre à nos producteurs d’essayer de nouvelles cultures dans les meilleures conditions. Nous cherchons de cette manière à trouver les cultures et variétés qui assureraient un potentiel économique important, complémentaire de leur activité principale, tout en intégrant la question de l’évolution du climat sur notre territoire.

Phase 3 : communication et développement

Pouvoir partager le résultat de ces travaux, avec les producteurs, les fabricants et les consommateurs est un axe essentiel du projet.
Encourager une production d’huile locale passera à la fois par soutenir les producteurs dans leurs modes de culture et de transformation, accompagner le fabricant dans l’utilisation d’huiles locales et inviter le consommateur à choisir ses cosmétiques d’une façon plus responsable.

Ce projet n’a pas pour ambition de mettre sur pied, dès décembre 2022, l’intégralité de la filière d’approvisionnement. Il vise tout d’abord à investiguer toutes les pistes potentielles qui peuvent s’envisager sur le territoire. Son développement, vers une dimension plus importante sera fonction de l’intérêt et de l’enthousiasme de chacun : producteur, fabricant, consommateur.